retour de chine

Nous avons mis le cap sur la Chine fin mars, en deux vagues, théâtre et musique; Au Sud, dans le Fujian, face à Taiwan dans un théâtre, le Liyuan. Pour chacun d’entre nous, ces journées de l’autre côté du monde ont été exceptionnelles. Sous la houlette d’ADN, quinze artistes français, musiciens, compositeurs, vidéaste, comédiens, metteurs en scène, écrivains, interprètes, traducteurs sont entrés au contact de la Chine, où la surprise puis la passion, ont porté notre groupe chaque jour plus loin à la découverte d’un monde inconnu. La Chine était là, devant nous, à chaque coin de rue, et nous avions tous le sentiment de participer à l’autre aventure humaine.

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dsc_1142.jpg, par Patrick Sommier

Au théâtre, nous avons adapté et joué des scènes du répertoire chinois de véritables mécaniques de précision théâtrale, contemporaines. Des pièces qui auraient pu être mises en scène à Paris, à Berlin ou à Broadway. Côté orchestre, le compositeur Benjamin Attahir, (Boulez fut l’un de ses maîtres) a entraîné les musiciens (traditionnels) du Liyuan sur la route de la musique contemporaine occidentale. Deux univers à priori totalement étrangers l’un à l’autre. Et puis, miracle, les musiciens chinois se sont passionnés pour cet autre versant de la musique et ont créé avec Benjamin Attahir et le violoniste Ami Flammer un matériau musical incroyable, prélude à une œuvre Est Ouest à venir. Au théâtre comme avec l’orchestre, nous avons cherché à composer avec les codes et les savoirs faire de l’autre. Ni world music ni théâtre global, nous n’avons succombé ni aux sirènes de l’exotisme ni à celles du postmodernisme. Mettre en scène des scènes chinoises, composer en utilisant les sons du nanyin, ce n’est pas passé inaperçu. L’onde de choc a bien parcouru 2000 km de Shanghai, de Nanjing à Canton. Nous avons créé de l’étonnement. En respectant l’art Chinois, nous avons fait acclamer l’art Français. C’était l’idée. Nous devons continuer.

En 2017, ADN sera en Chine et en Russie.  A Saint-Pétersbourg, Jean Bellorini dirigera les comédiens du grand théâtre Alexandrinsky. A Quanzhou, dans le Fujian nous irons beaucoup plus loin dans notre exploration franco-chinoise. L’œuvre de Benjamin Attahir sera créée fin 2017, début 2018 à la Philharmonie. Le Théâtre du Soleil accueillera le Théâtre Liyuan  et ses déclinaisons françaises à la même époque. ADN reçoit 150 000 euros du Ministère de la Culture. Nous avons besoin de plus pour réaliser ce programme qu’il faut absolument réussir à mettre sur pieds. Cette lettre est aussi un appel à votre générosité, si ces idées vous semblent dignes d’intérêt. Paris, Mai 2016 Patrick Sommier, directeur d’ADN


Patrick Sommier

Publié le 16 mai 2016, à Paris

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