Actions ADN 2017

En 2017, ADN sera en Russie, à Saint-Pétersbourg, avec deux créations. Au théâtre Alexandrinsky, Jean Bellorini mettra en scène Kroum l’ectoplasme de Hanokh Levine avec les comédiens du théâtre dirigé par Valéry Fokine. Au théâtre Maly de Saint-Pétersbourg, Patrick Sommier mettra en scène A la table de l’éternité de Mohamed Kacimi, avec les comédiens du théâtre dirigé par Lev Dodine.

  • Eugène Onéguine Mise en scène Rimas Tuminas Théâtre Vakhtangov Moscou
    Eugène Onéguine Mise en scène Rimas Tuminas Théâtre Vakhtangov Moscou
  • Eugène Onéguine Mise e scène Rimas Tuminas Théâtre Vakhtangov Moscou
    Eugène Onéguine Mise e scène Rimas Tuminas Théâtre Vakhtangov Moscou
  • Eugène Onéguine Mise en scène Rimas Tuminas Théâtre Vakhtangov Moscou
    Eugène Onéguine Mise en scène Rimas Tuminas Théâtre Vakhtangov Moscou

Projet Mohamed Kacimi / Sommier

Répétitions               Avril Mai 2017 

A la table de l’éternité de Mohamed Kacimi. Mise en scène Patrick Sommier.  Avec les acteurs du Théâtre Maly de Saint-Pétersbourg, Natacha Fomenko, Arthur Kozyn, Daria Lenda, Leonid Lutsenko.  Assistanat et traduction Macha ZoninaPremière le 9 Juin 2017.

Argument

Job et sa femme Dalia ont tout quitté pour acheter un restaurant dans une ville balnéaire du Sud : « À la table de l’Éternité – gastronomie d’antan ». Le couple rêvait de soleil, de mer, de jasmin et de rosé frais… À peine installés, leur ville est déchirée par un conflit religieux entre différentes communautés qui s’entretuent. Un soir de Noël, Dalia et Job sombrent dans le désespoir quand débarque un étrange personnage, Akan, le diable. Plongée à travers  le mythe de Job, dans l’univers des conflits ethnico-religieux qui frappent à nos portes.

C’est une pièce très intrigante à la dramaturgie simple et très efficace. Une sorte de tragicomédie contemporaine faite sur le mode de la tragédie grecque. Les jeunes acteurs de Lev Dodine devraient en tirer un bon spectacle et le public russe est avec cette autre histoire de fatalité dans son élément.

L’auteur

A 25 ans, en  1982, Mohamed Kacimi quitte l’Algérie et s’installe à Paris. Il rencontre Adonis, Eugène Guillevic, Bernard Noël et publie son premier roman le mouchoir en 1987. En 1990, en collaboration avec Chantal Dagron, il écrit Arabes vous avez dit Arabes, une anthologie des regards des auteurs européens sur le monde arabe de Eschyle à de Gaulle puis Naissance du désert, essai sur les imaginaires liés au désert dans le Grèce antique, le Judaïsme, le Christianisme, et l’Islam. Il collabore au magazine Actuel, est producteur à France Culture. En 1995, il publie chez Stock le jour dernier, un roman sur l’exil et la violence religieuse. C’est aussi l’année de son premier spectacle le vin, le vent, la vie mis en espace par Ariane Mnouchkine à Avignon. En 2000, il effectue un long séjour à Jérusalem, Hébron et dans le Sinaï pour écrire les confessions d’Abraham que publiera Gallimard. Il parcourt le monde pour mettre en place des chantiers d’écriture. Il travaille à Toronto, Montréal, Anvers, Damas, Alep et Beyrouth. En 2006, il écrit Terre Sainte. La pièce est traduite en plusieurs langues et jouée à Paris, Kaiserslautern, Jérusalem, Rio de Janeiro, Prague, Vienne, Stockholm et New York en 2014. Il poursuit ses chantiers d’écriture  à Prague, Budapest, Rabat, Londres, Genève, Ramallah et Gaza. La table de l’éternité date de 2014.

Projet Hanokh Levine / Bellorini

Répétition Septembre Octobre Novembre  2017. Première le 2 décembre 2017

Kroum. De Hanokh Levin. Théâtre Alexandrinski de Saint-Pétersbourg. Direction Valéry Fokine. Nouvelle scène. Avec les comédiens de l’ensemble. Mise en scène Jean Bellorini assisté de Mathieu Coblentz ; Traduction Macha Zonina

Argument

Kroum l’Ectoplasme rentre au pays. Il n’a rien vu, rien appris, rien vécu, si ce n’est la conviction que les humains sont définitivement classables en deux catégories : ceux qui savent profiter de la vie et ceux qui en sont incapables.

Un aéroport. Entre Kroum, une valise à la main. Il étreint la Mère.

 « Maman, je n'ai pas réussi. Je n'ai trouvé ni la fortune ni le bonheur à l'étranger. Je n'ai pas avancé d'un pouce, je ne me suis pas amusé, pas marié, pas même fiancé. Je n'ai rencontré personne. Je n'ai rien acheté et je ne ramène rien. Dans ma valise, il n'y a que du linge sale et des affaires de toilette. Voilà, je t'ai tout dit et je te demande maintenant de me laisser tranquille. »

L’auteur

Né à Tel-Aviv en 1943, décédé prématurément en 1999, Hanokh Levin, figure majeure du théâtre israélien contemporain, nous a laissé une cinquantaine de pièces de théâtre, ainsi que plusieurs recueils de poésie et de prose.

S’il doit une entrée en scène fracassante et sulfureuse à ses textes politiques (il dénonce dès 1969, dans son premier cabaret Toi, moi et la prochaine guerre, l’engrenage de violence induit par la politique d’occupation de son pays après la guerre de 1968), ce sont ses comédies qui, à partir de 1972, lui ouvrent en grand les portes du monde théâtral. Yaacobi et Leidental, qui sera aussi sa première mise en scène, peut être considéré comme la pierre (tri)angulaire de « l’ère Levin » en Israël, période de plus d’un quart de siècle (jusqu’en 1999) rythmée par une création presque tous les ans et presque toujours dans une mise en scène de l’auteur.

Les années soixante-dix voient donc naître les personnages leviniens, ces petites gens dont le principal problème dans l’existence... est l’existence elle-même, principalement la leur ; qui rêvent de courir le marathon sans se rendre compte qu’ils ont mis les pieds dans des chaussures de plomb. Ils s’appellent Kroum, Popper, Yaacobi, Potroush, Kamilévitch, et nous racontent tous ce combat perdu d’avance qui nous est commun, à nous autres, êtres humains. Insérés dans le microcosme du couple, de la famille ou du quartier, ces atteints de médiocrité aigüe ont beau essayer feintes sur feintes, ils ne leurrent personne : c’est bien de nous qu’ils parlent et c’est bien nous qu’ils touchent. Nous qu’ils sauvent aussi, grâce à l’humour irrésistible d’un auteur qui ne peut que ressentir une infinie tendresse envers leur/notre maladresse constitutive.

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