Avril 2016 en Chine / Théâtre

Du 1er au 15 avril, ADN emmènera six jeunes comédiens français dans le sud de la Chine, à Quanzhou pour un mano a mano, face à face amical avec des comédiens chinois. Une rencontre rare où Français et Chinois feront le point sur leur art, leur métier, leur vie.

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    La veuve et le lettré
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    Première de « La stèle du pavillon impérial »

Comédiens, metteurs en scène, traducteurs, preneur d’images* vivront pendant deux semaines dans un théâtre étonnant du Sud de la Chine, le Liyuan où ils joueront des scènes contemporaines du répertoire de ce même Liyuan. Des pièces du dramaturge et scénariste Wang Renjié, datant des années 1990 :  La veuve et le lettré, et Une femme chaste qui parlent de destin de femmes dans la Chine d’hier.  

Chaque metteur en scène adaptera les textes. Opération complexe s’il en est de passer dans une autre langue par d’autres codes où personnages, situations, règles, lois du théâtre, s’ils ne sont pas toujours aux antipodes ne sont pas toujours transposables. 

Comment interprète-t-on le désir, la folie, le désespoir, le plaisir, la duperie en Europe et en Chine ? Le découvrir est un des objectifs de cette ambassade. Et, si l’art du Liyuan nous est, en Chine, un des plus proches de notre théâtre, il y a tout de même entre nous, une langue, une histoire, une culture et un théâtre.

Les codes, la gestuelle, le chant, l’interprétation sont ici moins formels que dans d’autres genres d’opéra chinois. Car, et oui, c’est aussi une forme d’opéra où la musique est très présente, ce dont il faudra bien tenir compte dans nos adaptations. 

Les répétitions des comédiens français seront ouvertes aux élèves et aux comédiens de la troupe qui ouvriront les portes des classes d’interprétation et de gestuelle à notre équipe. Chaque jour à l’heure profane du thé, nous nous dirons ce que représente le théâtre, le métier et la vie. 

Il n’est nullement question d’aller chercher le Graal théâtral à Quanzhou. Contrairement à une idée largement répandue aujourd’hui, nos différences sont précieuses. C’est à travers elles que nous apprendrons un peu de l’autre et sans doute aussi un peu de nous mêmes, justement parce que l’autre n’emprunte pas les mêmes chemins de la création théâtrale, les mêmes savoirs faire. Et nous essaierons de part et d’autre de nous débarrasser un temps de cette teigne qu’on appelle l’exotisme, expression nigaude de notre ethnocentrisme. 

Le théâtre nous montre tel que nous sommes. Il est une de nos identités profondes. 

Les gestes et les paroles, l’intonation et l’expression du visage, l’ordre et la construction du récit, en disent tout autant que le langage des mots. Le théâtre montre comment nous exprimons la joie et la peine, la passion et la haine, l’amour et la mort. L’étrange sonorité de notre langue, la grâce ou la maladresse de nos corps, ce que disent le regard et la main, notre façon d’être silencieux, tout cela fonde un récit parallèle à celui qui passe par les mots. 

* Élissa Alloula, Pauline Belle, Zoé Fauconnet, Grégoire Lagrange, Guillaume Pottier, Loïc Renard… les comédiens, Jean René Lemoine, David Lescot, Patrick Sommier metteurs en scène, Josh Stenberg et Pascale Wei Guinot, interprètes et traducteurs , Lazare Boghossian, preneur d’images.

Chine
Mercredi 13 janvier 2016 h
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